J'agis Europe
Sarah Knafo

Sarah Knafo
@knafo_sarah

🚹Notre dette est plus prĂ©occupante que jamais. La classe politique, de LFI au RN, n’a qu’un mot Ă  la bouche : « augmenter les impĂŽts ».
La nouvelle mode ? La taxe Zucman ! La mesure est désastreuse, le remÚde serait pire que le mal. Il est temps de le prouver.

1 La taxe Zucman : beaucoup de bruit, trĂšs peu de recettes.

Quelle est l’idĂ©e de Gabriel Zucman, cet Ă©conomiste trĂšs Ă  gauche, qui signe des tribunes de soutien Ă  la NUPES de MĂ©lenchon et que l’on voit partout sur les antennes du service public ? Taxer chaque annĂ©e 2% des patrimoines de plus de 100 millions d’euros. Il prĂ©tend que cela rapportera 20 milliards d’euros par an Ă  l’Etat. MĂȘme si son chiffre Ă©tait correct, notre dĂ©ficit annuel est de 170 milliards d’euros, donc sa taxe ne rĂ©soudrait pas le problĂšme.

👉Mais surtout, ce chiffre est trùs LARGEMENT EXAGÉRÉ.

D’aprĂšs Philippe Aghion et 6 autres Ă©conomistes (Le Monde, 9/09/25), les recettes de cet impĂŽt atteindraient pĂ©niblement
 5 milliards d’euros, soit 3 fois moins que ce que nous dĂ©pensons chaque annĂ©e dans l’aide au dĂ©veloppement ! Pour leur chiffrage, ces Ă©conomistes s'appuient sur l'Ă©tude de Jakobsen (2024), qui montre que pour chaque euro d’impĂŽt supplĂ©mentaire, l’adaptation des comportements aboutit Ă  une perte de recettes fiscales de 74 centimes. Bref, la rĂ©alitĂ© se venge. Les contribuables s’adaptent. Les entrepreneurs lĂšvent le pied : pourquoi faire des efforts dont les fruits vous seront presque tous confisquĂ©s ? Les contribuables se lancent dans une optimisation fiscale qui nous coĂ»te cher, quand ils ne partent pas tout simplement vivre et travailler Ă  l’étranger.

💡Retenez, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, que trop d'impĂŽt tue l’impĂŽt : Ă  partir d’un certain taux, plus on augmente les impĂŽts plus les recettes fiscales baissent. C’est la courbe de Laffer.
2 M. Zucman l’avoue lui-mĂȘme : cette taxe a un objectif idĂ©ologique, bien plus qu’économique.

M. Zucman le dit noir sur blanc dans son livre : “dĂ©truire une partie de l’assiette fiscale peut ĂȘtre l’intĂ©rĂȘt de la collectivitĂ©â€. Traduction : sa taxe n'a pas rĂ©ellement vocation Ă  rapporter de l'argent Ă  l'Etat, mais uniquement Ă  punir les riches.

👉 On s’étonnait, en effet, de voir la gauche la plus radicale, qui ne s’est jamais prĂ©occupĂ©e de nos finances publiques, rĂ©clamer aujourd’hui une taxe au nom de la rĂ©duction des dĂ©ficits. On apprend donc, quand on creuse un peu, que ce qui l’obsĂšde, ce n’est pas le peu de recettes qu’une nouvelle taxe engendrera, mais le fait d’assouvir ses pulsions idĂ©ologiques.
3 Taxer les riches, on le fait dĂ©jĂ  et cela n’a jamais permis de rĂ©duire la dette.

Depuis 2011 nous avons eu :
👉 la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus,
👉 puis l’impît sur la fortune immobiliùre,
👉 puis la taxe Ă  75%, finalement ramenĂ©e Ă  50%,
👉 ou encore la taxe sur les yachts
👉 la contribution diffĂ©rentielle sur les hauts revenus,
👉 et la contribution exceptionnelle sur les bĂ©nĂ©fices des grandes entreprises.

Est-ce que cela a rĂ©duit les dĂ©ficits ? Non, ils se sont creusĂ©s. Est-ce que cela a rĂ©duit le fardeau fiscal de la classe moyenne ? Non, il s’est alourdi.

On a observĂ© les mĂȘmes Ă©checs au Royaume-Uni ou en NorvĂšge, oĂč taxer les riches n’a rien donnĂ© de bon. AprĂšs tout, c’est logique. MĂȘme si on poussait la folie spoliatrice de la gauche jusqu’au bout, on ne rĂ©duirait pas notre dette. Regardez : la fortune de Bernard Arnault est estimĂ©e Ă  150 milliards d'euros. Admettons qu'il soit possible de tout lui confisquer. Cela ne permettrait mĂȘme pas d'absorber notre dĂ©ficit public de l’annĂ©e (170 milliards d’euros).

Et l'annĂ©e d’aprĂšs ? Nous aurons toujours 3 300 milliards d’euros de dette et toujours 170 milliards de dĂ©ficit. Sauf que cette fois, il n’y aura plus le groupe LVMH et ses 4 milliards d’euros de recettes fiscales annuelles, ses 40 000 emplois directs et ses 200 000 emplois indirects en France. On s’attaquera alors aux fortunes suivantes : Vincent BollorĂ©, François Pinault, Xavier Niel. MĂȘme pas de quoi financer un seul trimestre de notre dĂ©ficit abyssal... Avec de telles mĂ©thodes spoliatrices, ils seront mĂȘme sans doute dĂ©jĂ  partis. Et aprĂšs ? La folie s’abattra sur nous tous, avec les mĂȘmes rĂ©sultats catastrophiques.
4 La taxe Zucman, c’est donc trĂšs peu de recettes, mais beaucoup de dĂ©gĂąts !

Revenons au mĂ©canisme de cette taxe. On pourrait se dire : ce n’est rien, c’est seulement 2% Ă  payer, pour des gens qui possĂšdent des milliards ! Mais concrĂštement, cela signifie qu’on demande Ă  un Bernard Arnault (on l’a dit, environ 150 milliards de patrimoine, en comptant ses biens et ses sociĂ©tĂ©s) de donner 3 milliards d’euros de plus par an au fisc. Évidemment, il ne les a pas sur son compte en banque, ce serait absurde. Il a donc un problĂšme de liquiditĂ©s
 Comment faire pour payer cash 3 milliards chaque annĂ©e ?

Va-t-il vendre ses biens personnels tous les ans ? Courage pour atteindre les 3 milliards ! Et une fois qu’il aura vendu tous ses biens, devra-t-il vendre ses sociĂ©tĂ©s pour s’acquitter de ses obligations fiscales ? Des parts de Dior et de Louis Vuitton pour donner de l’argent au fisc ? N’oublions pas que s'il vend des titres pour payer cette taxe, il doit aussi payer de l'impĂŽt sur cette vente : 30% de flat tax, 4% de CEHR. Pour disposer de 3 milliards d'euros pour la taxe Zucman, il doit donc vendre 4,5 milliards d'euros d'actions.

Et ainsi tous les ans, retrouver des liquiditĂ©s pour payer 2 % de son patrimoine ? RĂ©sultat : en 10 ans, il cĂšde environ 30 % de son patrimoine, juste pour payer l’impĂŽt. En 23 ans, il a cĂ©dĂ© la moitiĂ© de son patrimoine actuel au fisc.

👉Il ne s’agit pas de le plaindre mais de se demander si c’est bien dans l’intĂ©rĂȘt de la France. La rĂ©ponse est non. DĂ©tails.—
5 La taxe Zucman, ou comment faire passer nos plus belles entreprises sous pavillon étranger.

Et Ă  qui nos hauts patrimoines vont-ils vendre leurs parts ? Les brader Ă  l’étranger pour trouver les liquiditĂ©s nĂ©cessaires Ă  la bonne idĂ©e de M. Zucman ? Donc voir disparaĂźtre nos fleurons dans les mains d’investisseurs Ă©trangers ?

💡Prenez Mistral IA : ce fleuron français de l’IA est valorisĂ© 12 milliards d’euros cette semaine. Ses fondateurs devraient payer 240 millions d’impĂŽts avec la taxe Zucman cette annĂ©e, alors mĂȘme que l’entreprise ne fait actuellement aucun bĂ©nĂ©fice. Les fondateurs de Mistral AI seraient contraints de vendre leurs titres, sans doute immĂ©diatement rachetĂ©s par des fonds asiatiques ou amĂ©ricains. Apple est dĂ©jĂ  interessĂ©. Les concurrents de nos entreprises pourraient, une fois de plus, remercier nos brillantes Ă©lites de leur livrer nos fleurons sur un plateau.
6 La taxe Zucman, ou comment dissuader l’innovation en France pour les entreprises les plus prometteuses.

Notez d’ailleurs que si vous taxez une entreprise sur sa valorisation, avant mĂȘme qu’elle ne fasse le moindre bĂ©nĂ©fice, vous ĂȘtes certains de tuer l’innovation chez vous. Amazon a mis 9 ans Ă  dĂ©gager des bĂ©nĂ©fices, Uber 14 ans, Tesla 17 ans. Avec la taxe Zucman, leurs fondateurs auraient dĂ» payer des millions d’impĂŽts de plus chaque annĂ©e sur des valorisations virtuelles.

đŸ€ĄD’ailleurs, pour rĂ©pondre Ă  ce contre-argument de poids, Éric Coquerel, grand promoteur de la taxe, s’est ridiculisĂ© en affirmant que Mistral « ne paierait pas » puisqu’elle ne « fait pas encore de profits ». Il nous prouve par-lĂ  que mĂȘme les dĂ©fenseurs de la taxe Zucman (et mĂȘme quand ils sont PrĂ©sidents de la Commission des Finances !) ne comprennent pas ce qu’ils proposent, car cette taxe porte sur la valeur du patrimoine, pas sur les bĂ©nĂ©fices.
7 De la mauvaise solution à la pire idée : la nationalisation !

L’économiste Thomas Piketty est venu en renfort de Zucman (qui fut son Ă©lĂšve !) : il propose que le chef d’entreprise puisse vendre ses titres directement Ă  l’État, au lieu de les vendre Ă  l’étranger ou sur le marchĂ©. Brillante idĂ©e ! Nationaliser nos entreprises !

đŸ€ĄEt avec quel argent l’Etat achĂštera ? On croyait que le but de cette taxe Ă©tait de renflouer les caisses, pas de les vider. Et mĂȘme si l’Etat avait les moyens de racheter toutes ces entreprises ? Cette collectivisation serait une catastrophe, comme Ă  chaque fois que l’Etatessaye de jouer aux entrepreneurs.
8 La taxe Zucman, ou comment pousser les entrepreneurs à l’exil et faire porter le fardeau fiscal sur la classe moyenne et sur nous tous.

Bref, vous l’avez compris au regard des effets dĂ©sastreux de cette taxe, Ă©videmment que ces hauts patrimoines ne resteront pas en France, l’un des seuls pays du monde qui ne veut pas d’eux, et qui les conduit Ă  dilapider tout ce qu’ils possĂšdent.

Nos entrepreneurs seraient accueillis Ă  bras ouverts comme une bĂ©nĂ©diction pour les comptes publics de n’importe quel autre pays. Ce sera une perte de plus pour nous, car quand un milliardaire s’en va, la gauche sort le champagne, mais c’est toujours les autres contribuables qui trinquent. Les millions d’euros d’impĂŽts, de cotisations et de TVA qu’il faisait rentrer dans les caisses de l’Etat, qui les paiera Ă  sa place une fois qu’il sera parti ? Nous tous. Car la rapacitĂ© de l’Etat viendra ensuite s’abattre sur les autres : le seuil de 100 millions sera abaissĂ©, on passera Ă  ceux qui disposent d’un patrimoine de plus de 10 millions, puis ceux qui possĂšdent 1 millions, puis 100 000, puis ce sera toute la classe moyenne qui devra payer encore plus, et nous tous.

💡Si vous ĂȘtes sept au restaurant pour payer l’addition, et que le septiĂšme s’en va : vous devez payer l’addition Ă  six. Et imaginez si le septiĂšme Ă©tait le plus riche, celui qui allait payer le vin ! Car l’addition, elle, ne bouge pas, et c’est bien le problĂšme.—
9 La dette de la France n’est pas un problĂšme de recettes : c’est un problĂšme de dĂ©penses !

Nous ne manquons pas de recettes : nous sommes dĂ©jĂ  les champions du monde en la matiĂšre ! 45 % du PIB est prĂ©levĂ© chaque annĂ©e en impĂŽts, charges et taxes : personne ne fait mieux. Chez nous, nul n’échappe aux prĂ©lĂšvements, ni les salariĂ©s, ni les patrons. Et si on estime qu’aujourd’hui, les riches ne payent pas assez d’impĂŽt en comparaison de la classe moyenne, il existe une solution trĂšs simple : baisser les impĂŽts de la classe moyenne.

👉 La France souffre plutĂŽt d’un Etat vorace qui prĂ©lĂšve sans arrĂȘt pour dĂ©penser sans compter. Pour littĂ©ralement dĂ©truire notre argent dans des gabegies ! La solution n’est donc pas d’augmenter les impĂŽts mais de baisser les dĂ©penses. Sans compter que notre niveau record d’impĂŽts empĂȘche la croissance. Dans notre situation, aucun nouvel impĂŽt, quel qu’il soit, n’est supportable.
🔟 La solution existe : baisser la dĂ©pense drastiquement et commencer dĂšs cette annĂ©e par un plan d’urgence. Le voici.—
11 MalgrĂ© tout ce que je viens de vous dĂ©crire, Ă  l’AssemblĂ©e nationale, la gauche a votĂ© POUR cette catastrophe. Les LR Ă©taient ABSENTS. Le RN s’est ABSTENU. Ils avaient seulement 28 dĂ©putĂ©s prĂ©sents le jour de ce vote majeur !

đŸ›ïžS’ils avaient tous Ă©tĂ© prĂ©sents et votĂ© contre, ils auraient pu empĂȘcher l’adoption de cette folie. C’est ce que nous sommes en droit d’attendre d’une opposition.

⚠Ne faites plus confiance Ă  tous ces partis qui tentent de vous imposer plus de taxes et se soumettent Ă  la gauche. Ils dĂ©truiraient notre Ă©conomie.
12 Pour rĂ©sumer : tout comprendre Ă  l’arnaque Zucman.

âžĄïžLa taxe Zucman rapporterait trĂšs peu de recettes, de l’ordre de 5 milliards d’euros par an. Soit plus de 12 fois moins que mon plan d’économies d’urgence.

âžĄïžEn revanche, cette taxe conduirait Ă  un exil massif des entrepreneurs. Le fardeau fiscal finirait donc par peser encore plus lourd sur la classe moyenne, et finalement sur nous tous.

âžĄïžCette taxe aurait aussi pour effet de faire passer nos entreprises dans les mains d'investisseurs Ă©trangers, et, Ă  terme, de dissuader totalement l’innovation en France.

âžĄïžPourtant, le problĂšme de la France n’est pas un problĂšme de recettes (nous avons le taux de recettes fiscales / PIB le plus Ă©levĂ© du monde), mais un problĂšme de dĂ©penses. La solution n’est donc absolument pas d’augmenter encore les impĂŽts, mais de baisser enfin les dĂ©penses.

👉Conclusion : la seule solution pour rĂ©soudre le problĂšme de la dette et relancer la croissance : baisser drastiquement la dĂ©pense publique, pour baisser massivement les impĂŽts de tous les Français. Nous sommes les seuls Ă  le vouloir et Ă  dire comment nous ferons.
Sarah Knafo

Sarah Knafo

@knafo_sarah
DĂ©putĂ©e française @Reconquete_off au Parlement europĂ©en et Vice-PrĂ©sidente du groupe ENS đŸ‡«đŸ‡·đŸ‡ȘđŸ‡ș
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